Cotation de la difficulté en Via Ferrata

Il existe 2 cotations en via ferrata : la première, utilisée depuis le début de cette pratique, a repris la dénomination alpine traditionnelle. La seconde, créée plus récemment, a été inventée pour palier au défaut de la cotation historique.

Cotation classique

Les cotations utilisées en Via Ferrata, pour qualifier la difficulté, sont reprises de la dénomination alpine traditionnelle, à savoir :

- F (Facile) : Aucune difficulté.
- PD (Peu Difficile) : 1 ou 2 passages légèrement athlétiques ou un peu en hauteur. Itinéraire pour enfants et débutants.
- AD (Assez Difficile) : Passages verticaux, parfois vertigineux et/ou passages sur des ponts un peu vacillants. Itinéraire pour un pratiquant peu entrainé maitrisant l'activité ou encadré.
- D (Difficile) : Passages verticaux assez physiques, engagement important. Itinéraire pour un pratiquant entrainé maitrisant l'activité ou encadré.
- TD (Très Difficile) : Passages très physique, souvent en dévers. Ces passages sont vite très éprouvant pour les bras. Itinéraire pour un pratiquant bien entrainé et maitrisant parfaitement l'activité.
- ED (Extrêmement Difficile) : Via réservé aux personnes avec de très bonnes qualités physiques sans aucune appréhension du vide.

On ajoute souvent en plus, les signes + et - pour affiner la cotation (...AD- < AD < AD+ < D- < D...).
Le même itinéraire sera plus physique (et donc plus difficile) si on se tire sans vergogne sur les câbles. A contrario, une personne utilisant correctement ses longes, se reposant correctement dans son baudrier et se plaçant correctement sur les points de progression se fatiguera moins vite...

On obtient ainsi une échelle des difficultés des via ferrata, qui permet de les comparer entre elles.

Pourquoi une autre cotation ?

La classification précédente, qui parait claire et précise, peut conduire à des confusions.

En effet, une voie D de via ferrata et une voie D d'escalade ne sont pas comparables en terme de difficultés.

De plus, une via ferrata de plaine, à proximité d'un village, n'a rien à voir avec un itinéraire d'altitude avec approche et retour long, comportant des progressions non balisés et non équipés, même si ces 2 itinéraires ont la même cotation.

Une nouvelle cotation a donc été mise en place qui se veut plus lisible.

Nouvelle cotation

1 - Les 4 "styles" d'itinéraires

On va d'abord classer les via ferrata selon un premier critère que l'on appellera "Style de la via" : celui-ci va prendre en compte la longueur, l'altitude et l'engagement (lié à l'éloignement et à la difficulté de faire retraite en cas de mauvais temps).

- Via Ferrata de style Ecole : Parcours très court, adapté à tout public et en particulier aux enfants. La plupart du temps, l'évolution est basse (quelques mètres), le niveau de difficulté est croissant et on retrouve souvent plusieurs panneaux à caractère pédagogique.
Exemple : le Nant de Rossane (Aillon Le Jeune) ou le Lac de la Rosière (Courchevel).

- Via Ferrata de style Sportive : Parcours acrobatique, éventuellement athlétique, mais court et sans beaucoup d'engagement ni d'exposition à des risques importants.
Exemple : la Roche de l'Agathe (Thônes) ou la Grande Fistoire (Le Caire).

- Via Ferrata de style Montagne : Parcours plutôt bien équipé, mais se situant en moyenne ou haute montagne, donc soumis à une augmentation des risques objectifs (météo, chute de pierres...). L'itinéraire peut être long, pas nécessairement difficile, mais avec un engagement important.
Exemple : le Baus de la Frema (Valdeblore) ou la Tour du Jalouvre (Le Grand Bornant).

- Via Ferrata de style Aventure : Parcours long, pouvant être soumis aux dangers propres au terrain de montagne (chutes de pierres, enneigement, sections non cablées...) et nécessitant une compétence d'alpiniste ou de randonneur alpin.
Exemple : l'Aiguillette du Lauzet (Monêtier-les-Bains).

2 - Les 4 critères d'évaluation de la difficulté

On va ensuite donner une note (de 1 à 4) à chaque via ferrata, selon 4 critères spécifiques.

Athlétique (facteur le plus déterminant) : Aspects liés à la raideur des passages et à leur répétition, imposant des qualités musculaires associées à des capacités techniques. Attention à ne pas surestimer vos capacités physiques !
1 = Sans passage athlétique
2 = Passages athlétiques courts et isolés sur un itinéraire peu soutenu
3 = Plusieurs passages athlétiques assez longs
4 = Nombreux passages athlétiques avec au moins un passage exceptionnel

Gaz : Synthèse de la hauteur de l'itinéraire, de l'exposition au vide et du caractère impressionnant des passages. La sensation de vide peut impressionner les personnes n'ayant jamais grimpé et provoquer des blocages psychologiques difficile à enrayer.
1 = Peu impressionnant
2 = Ensemble moyennement aérien avec un passage avec présence de vide
3 = Quelques passages aériens ou un passage particulièrement vertigineux
4 = Très vertigineux

Ferrée : Quantité et qualité de l'équipement sur le rocher, imposant plus ou moins de contact avec celui-ci. Dans certaines via, peu fournies en échelons, il faudra faire appel à des techniques d'adhérence, pouvant surprendre les personnes non familiarisées.
1 = Equipement abondant et excellent
2 = Excellent équipement mais limité, obligeant de nombreux contact rocher
3 = Des passages dépourvus d'équipements ou de qualité très irrégulière
4 = Peu équipé ou équipement peu fiable

Terrain : Configuration du terrain sur le site, à associer avec d'autres critères.
1 = Sentier aménagé
2 = Vires (petite terrasse sur une paroi)
3 = Paroi incliné et quelques zones raides
4 = Paroi raide et zones surplombantes